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Photo du rédacteurStéphanie CHARIGNON

Trouver ma voix pour sortir du silence

Dernière mise à jour : 24 nov. 2023

D’aussi loin que je me souvienne, parler avait toujours était difficile pour moi. Il y a de nombreuses raisons qui ont fait que je n’avais pas confiance en ma voix. Je n’osais pas m’exprimer, j’avais peur que l’on se moque de moi, que l’on ne m’écoute pas. Je n’avais aucune confiance en moi et les adultes autour de moi, ne me permettait pas de gagner cette confiance.

Devoir parler devant tout le monde était ce qui m’effrayait le plus car j’ai toujours eu un mode de pensée différent des autres et parfois mes idées partent un peu dans tous les sens même si pour moi il y a une logique, pour eux c’était du grand n’importe quoi. Du coup le jugement, le regarde des autres sur moi me tétanisait et c’était émotionnellement très difficile à vivre, même si très tôt j’ai appris à ne pas montrer mes émotions. Ma voix devenait alors faible, fragile, à peine plus haute qu’un murmure. J’avais depuis ma plus petite enfance toujours eu l’impression que ce que je disais n’intéressais personne, que je n’intéressais personne et que lorsque je parlais, on ne croyait pas ma parole, on disait que j’était trop imaginatif, que j’inventais. Alors petit à petit, je me suis tue, jusqu’à devenir le plus invisible aux yeux des autres et ainsi les éloigner de moi pour ne pas devoir discuter avec eux et me protéger d’eux.


Je me suis alors réfugiée dans la lecture dès que j’ai su lire. Devenant au fils des page les héroïnes les plus fortes et les plus courageuses, n’ayant peur de rien et de personne. Elles étaient ce que je rêvais d’être. Combien de fois, je me suis imaginé détective privée, chercheuses de trésors, grandes aventurières. La lecture m’a très vie appris à jouer avec les mots. Désormais, je ne faisais plus que lire, j’écris moi même mes propres histoires. Des nouvelles où mes héroïnes vivaient ce que moi je vivais pouvant alors à travers mes écritures exprimer toutes mes idées, mes épreuves mais également mes sentiments. C’était tellement plus simple pour moi de mettre sur papier tout ce que je ne pouvais pas dire. C’était comme exorciser la douleur dans mon coeur et pourtant maintenant, je me suis rendue compte que ce n’était qu’une étape pour complétement guérir de mes traumatismes.

La musique et la chanson a aussi eu un rôle important, elles savaient exprimer mes émotions, je m’autorisais à hurler avec une chanson rock, à pleurer avec une chanson mélancolique, à sourire avec une chanson pop, et jamais personne n’a compris quelle reflétait juste mes sentiments du moment et que c’était juste une bonne couverture pour moi et une excellente manière de communiquer, que j’utilise encore car tout est trop fort à exprimer avec des mots.


En passant à l’âge adulte, je me suis comme dissociée en deux. La moi dans la sphère privée, faible, invisible, muette, qui n’a aucune confiance en elle. Et la moi dans la sphère pro, sûre d’elle, n’ayant pas peur de dire les choses lors de négociation, ayant du bagout pour avoir ce qu’elle souhaite et se faire respecter par son équipe enfin tant que ça restait dans le domaine professionnel, car dès qu’il y avait des réunions ou des conversion où on abordait des domaines plus personnel, j’était de nouveau muette, on me remarquait à peine dans les repas et fêtes d’entreprises. C’est surement pour cela que pendant des années ma vie professionnelle a prit le dessus sur moi. Que seul mon métier comptait, car alors j’avais la sensation d’être forte, que rien n’avait de limite pour moi.


Quel ne fut le choc quand c’est à cause de mon travail que toute ma vie a dégringolée alors que je croyais avoir atteint un début d’équilibre même si celui-ci était précaire. Je pensais avoir avancé, mais c’était un leurre. J’étais de nouveau dans une spirale infernale et de nouveau je me suis renfermée sur moi, à quoi bon parler, les gens se fichaient de mon mal être, que ce je vivais était difficile pour moi. J’avais alors remis mon masque positive, mon dernier employeur m’avait d’ailleurs reproché d’être trop positive. Si je n’avais pas eu mes problèmes de santé, jamais je crois je n’aurais parlé de ce qu’il se passait. Dans mon malheur, j’ai eu la chance de tomber sur des gens qui m’ont entendu malgré mon silence. Qui ont su capté quelque chose en moi. Ils m’ont permis de m’exprimer, ils m’ont écouté sans jugement, ils m’ont cru tout simplement en faites. Cela fut un long parcours pour que je puisse m’exprimer réellement sans crainte que l’on me juge, sans que j’ai besoin de réfléchir à quels mot j’allais devoir utiliser pour ne pas risquer d’être rejetée, humiliée.


Je ne saurais dire à quel moment le déclic c’est fait et où j’ai enfin osé utiliser ma propre voix. Peut être au moment où j’ai commencé à travailler sur ma confiance en moi, quand j’ai commencé à m’intéressé à la communication positive, au moment où j’ai enfin accepté qui je suis, au moment où j’ai pu être qui je suis dans un groupe sans avoir peur qu’il ne me juge. Toutefois, je l’ai fait, j’ai affirmé haut et fort, d’une voix claire et posée, confiante, qui je suis, mon métier, ma vision du monde, mes intentions pour mon avenir. Et ce fut comme ci je poussais mes premiers cris. J’ai alors eu plus de facilité pour communiquer avec les autres verbalement. Je n’avais plus peur de prendre le téléphone, de faire une visio, de tenir un stand pour parler de moi, de faire des choses simples de la vie comme échanger avec d’autres parents à la sortie de l’école.

De pouvoir m’exprimer verbalement m’a permis de prendre position sur ce que je veux ou non pour moi. De plus me respecter, d’être plus cohérente. La communication a toujours été importante pour moi, peut être aurais-je pu devenir une grande oratrice ou une grande conférencière, si mon manque de confiance en moi n’avait pas empêché ma voix de se faire attendre, toutefois rien n’est perdu, peut être que je le serais dans l’avenir, rien ne m’empêche désormais de pouvoir parler de mes expériences avec les autres pour leur permettre de se sentir moins seul.


Parfois, cela m’arrive encore que prises par l’émotions les mots se bloquent dans ma gorge, alors qu'à contrario, parfois je m’emporte avec un débit rapide, je deviens volubile dans mes paroles et dans mes gestes. Toutefois quand ma parole est fluide, je ressens alors que c’était la bonne chose à dire pour moi et que je suis entendue par mon interlocuteur ou par l’univers, parfois j’ai juste besoin que ce soit moi qui entend ce que j’ai à dire.

Alors que j’écris ces mots, ma gorge est serrée des trop nombreuses fois où je n’ai rien dit, où j’ai laissé les autres parler à ma place, mal me traiter, ne pas prendre en compte mes propres sentiments comme si je n’en avais pas, de ne pas avoir été respectée pour qui je suis. Cela arrive encore que les gens n’entendent pas ce que je dise, que les mots échangés ne soient que dans un seul sens et dans ces moments là, je ne me sens ni respectée, ni considérée comme si j’étais juste bonne à écouter les autres et encore.

Cela est difficile pour moi, car c’est encore trop souvent dans ma sphère familiale que cela arrive. Comme s'ils ne me prenaient pas au sérieux et croyez moi c’est rageant. Quand ça arrive, je me recentre sur moi et je laisse venir l’émotion et si je ne suis pas dispo pour la gérer de suite compte tenu de la situation, je lui demande de bien vouloir attendre et que dès que je serais seule, je pourrais l’accueillir et la transformer en positive. Avec le temps, j’apprends à me défaire de la manière dont les autres jugent mes mots car je sais désormais, que je dis simplement ce que j’ai à dire.

La communication est encore pour moi un long travail dans ma sphère privée notamment car je dois désormais trouver l’équilibre. Une des chose qui a changé toutefois c’est que maintenant j’ose dire les choses et au final, je me respecte car en faisant entendre mon mécontentement, je remets en cohérence, ce qui est juste et bon pour moi.

Parfois la personne peut être blessée, parfois cela lui fait prendre conscience de son comportement avec les autres et lui permet ainsi d’amorcer le changement, nous apprenons de la vie, à nous de voir les choses positivement plutôt que négativement pour faire bouger les choses. En tout cas, moi, cela me fait me remettre en question et trouver des solutions pour que cela ne se reproduisent plus. Ma voix, mes mots, mes paroles sont aussi importants que ceux des autres, et plus jamais, je ne me tairais pour ménager la sensibilité des autres au point de ne pas me respecter.


S’il y a une phrase qui pourrait conclure cet article, c’est que toute voix est faites pour être entendue et que c’est ainsi en s’écoutant et en se respectant les uns les autres que nous pourrons avancer ensemble dans la paix et l’harmonie. Osez faire entendre votre voix, même si cela est difficile car vous avez autant de choses intéressantes à dire que les autres.

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